Les risques d’érosion ou de submersion marine menacent les rivages. Le trait de côte est la limite entre la mer et la terre, l’endroit du rivage où s’arrêtent les plus hautes eaux « en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles ». Des ouvrages de protection de la côte sont construits, renforcés, réparés et parfois abandonnés. Le réchauffement climatique accroit les risques. C’est un sujet à la mode dans les médias.
La responsabilité de la gestion du trait de côte est partagée entre l’Etat, qui a autorité sur le domaine public maritime et les Plans de Prévention des Risques, et les collectivités territoriales riveraines chargées de la prévention des inondations et de la défense contre la mer. Le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs, dit Fonds Barnier, permet dans certains cas d’indemniser les propriétaires dont le bien est menacé par la mer.
Une nouvelle doctrine de gestion du trait de côte a été fixée par l’Etat en 2012 suite à la catastrophe de la tempête Xynthia en 2010. Elle incite au repli stratégique pour faire face au recul du trait de côte jugé inéluctable. Ault sera choisie en 2013 pour expérimenter la «relocalisation des activités et des biens» sans que ses habitants ne soient informés ou consultés, et sans débat préalable du conseil municipal.
Les prémices d’un repli stratégique à Ault furent la création de la zone d’aménagement du Moulinet et le blocage de l’évolution du patrimoine bâti sur le front de mer par le Plan de Prévention des risques extrèmement contraignant imposé par l’Etat en 2015. Le PAPI, Programme d’Actions de Prévention des Inondations, est venu confirmer la volonté d’abandonner des ouvrage de protection à court terme ou d’assurer un « entretien minimal pour éviter la ruine, le temps d’organiser le repli ». Ce PAPI fut traduit en 2016 dans une « convention cadre stratégie littorale Bresle-Somme-Authie » liant l’Etat, la Région, le Département, le Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard et les communes littorales. L’association Ault Environnement a été relancée en 2013 pour dénoncer les décisions prises dans le dos des Aultois. Elle demande des études complémentaires pour éclairer les débats et les décisions sur la gestion du trait de côte.
La loi Climat et Résilience d’août 2021 fixe de nouvelles règles pour la gestion du trait de côte :
- . Conditions de constructibilité de la bande littorale menacée d’érosion
- . Moyens d’intervention des collectivités territoriales.
Cette loi donne des raisons d’espérer retrouver à Ault une certaine constructibilité dans la bande menacée d’érosion à 100 ans même si les conditions financières qui ne semblent pas favorables restent à éclaircir.
Les observations de la Chambre Régionale des Comptes en septembre 2023 ont été présentées le 30 novembre au conseil municipal. Cela permet de rendre publiques certaines informations sur la gestion du trait de côte et soulève de nouveau la question du repli stratégique. Lire les extraits sélectionnés par Ault Environnement et ses commentaires.
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