La pluie est bienvenue et vitale pour l’agriculture et les jardins quand elle est suffisante et quand elle vient au bon moment. Il est important qu’en hiver elle s’infiltre pour alimenter la nappe phréatique qui offre des ressources en eau pour les utilisations humaines.
Le réchauffement climatique provoque des épisodes de pluie plus violents.
Ault souffre depuis longtemps de désagréments et de dégâts dus aux pluies fortes ou durables : écoulements torrentueux d’eau boueuse dans le centre-bourg, qui inondent des trottoirs, des caves, des magasins ou des habitations, ruissellement et infiltration qui érodent le bord des falaises. Les fortes pentes, l’absence de réseau souterrain d’eau pluviale dans de nombreuses rues et le sous-dimensionnement de certains exutoires vers la mer aggravent la situation. Certaines pratiques agricoles ne facilitent pas l’infiltration des eaux vers la nappe phréatique et accentuent le ruissellement : suppression de haies et de fossés, tassement des sols, perte de vie animale et microbienne et d’humus dans la terre en raison des pesticides et des engrais chimiques utilisés.
Il arrive que de l’eau usée déborde des égouts surchargés de rejets interdits d’eau de pluie que la commune a tardé à faire vérifier et corriger. En juin 2021, le boulevard Michel Couillet a encore été inondé et une cascade s’est formée sous la casquette en béton censée protéger le haut de la falaise, provoquant un petit éboulement de falaise.
En 2003, SOMEA, émanation du Département et de la Chambre d’Agriculture, a établi des préconisations pour limiter le ruissellement et infiltrer plus d’eau de pluie sur le plateau. Celles-ci sont restées lettre morte, à part l’aménagement d’un premier bassin d’infiltration en haut du Bois de Cise. Fin 2014, Ault Environnement a fait venir la chambre d’agriculture pour faire constater l’inondation provenant d’un champ sur le chemin du Bois de Cise et lui demander de sensibiliser l’agriculteur. La Commune est intervenue pour empêcher le torrent d’eau de continuer à éroder la falaise en créant une levée de terre puis en surélevant le chemin pour que l’eau reste dans le champ. On voit encore, au Bel Air, l’échancrure qui a été provoquée en quelques semaines dans la falaise.
En 2015, le Plan de Prévention des Risques des falaises picardes a fixé des règles pour les cultures au bord de la falaise : activité agricole interdite, sauf pâturage, à moins de 40 mètres de la falaise.
Il a recommandé :
- l’aération du sol par sarclage ou binage entre les périodes de développement végétal et le maintien en place des chaumes après la moisson
- au delà de la frange non cultivée de 40 mètres, le non labour des parcelles ou le respect d’un sens cultural parallèle à la côte avec des bandes enherbées de 5 mètres en bas de parcelle
- l’utilisation d’amendements organiques afin de garantir un taux de matière organique compatible avec la rétention d’eau dans le sol
- la mise en place d’ouvrages légers de ralentissement de l’écoulement tels que les plis, les diguettes, les talus, la mise en remblai des chemins d’accès transversaux à la pente
- la couverture ses sols en hiver
- le maintien du PH optimal du sol par un amendement calcique régulier
En octobre 2015, Ault Environnement a mené une enquête sur un ouvrage créé à l’initiative de la commune, en haut de la rue de la République, pour avaler les eaux de pluie venant du quartier du Bel Air. Il s’est avéré que c’était un puits d’infiltration de l’eau à proximité de la falaise. L’association a vigoureusement protesté par une campagne d’affichage. Elle a aussi dénoncé les inondations fréquentes de la rue de Saint-Valery par les eaux dévalant la rue du Moulin, celles du bas de la rue de Paris et celles du boulevard Michel Couillet pour lesquelles il n’y a toujours pas de solution en 2022.
En 2018, un schéma de gestion des eaux pluviales a été étudié. Mais dès 2019, l’aménagement de la rue de Paris s’est fait sans en tenir compte.
Ce schéma a été remis à l’étude en 2020 à l’initiative de la nouvelle municipalité afin d’adopter des solutions plus respectueuses de l’environnement et moins coûteuses pour l’infiltration de l’eau pluviale sur le plateau.
Le Plan Local d’Urbanisme impose l’infiltration de l’eau de pluie sur la parcelle pour toute construction nouvelle, sauf près de la falaise dans la zone de risque d’érosion à 100 ans.
Des bâtiments existants, en particulier des bâtiments publics, pourraient faire l’objet d’aménagements d’infiltration à leur périphérie pour ne plus rejeter d’eau de pluie sur la rue.
Des trottoirs qui n’ont pas encore été minéralisés (pavage, ciment, bitume) pourraient être végétalisés pour faciliter l’infiltration de l’eau de pluie. Un accord est à trouver avec les riverains, en principe responsables de l’entretien de leur trottoir, sur le type de couverture végétale et d’entretien.
Maintenant, il n’y a plus qu’à faire !