Parc du château du Moulinet : un devenir en question

Evolution du site

Au cœur d’Ault, perché sur la hauteur, le parc du Moulinet est situé entre deux valleuses où sont blottis le centre-bourg d’Ault et le quartier de la Pêche. Sur ce promontoire se trouvaient le château féodal, disparu dans la mer depuis plusieurs siècles, ainsi que des moulins dont il reste le moulin de pierre, rue du Moulin, et le nom du château du Moulinet construit à la fin du 19° siècle par un banquier amiénois. La propriété comprenait une maison de gardien et une ferme dont il reste des bâtiments. Elle a servi de colonie de vacances au milieu du 20° siècle. C’est un site escarpé, assez boisé qui offre des vues magnifiques sur Ault et sur la mer.

cliquez sur la photo pour article « La vie de château »

La propriété a été acquise en 2004 par l’établissement public du Smacopi devenu SMBS-GLP, Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard. Les bâtiments sont à l’abandon depuis cette date. Le SMBS-GLP a créé une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) en 2010 pour la redynamisation d’Ault et la relocalisation de 80 maisons du front de mer dans le cadre d’un choix politique de repli stratégique et de renoncement aux ouvrages de protection contre l’érosion marine, choix qui sera fortement contesté par la population.

Un aménagement public du site a été entamé en 2016 par le SMBS-GLP: création d’une voie d’accès pour des constructions futures et d’un parking, défrichement d’espaces boisés le 1° avril 2017. Un centre culturel a été construit sur une prairie en 2019 à l’initiative de la commune pour remplacer la salle des fêtes municipale, ancien casino du bord de mer voué à la démolition par choix stratégique de repli à l’intérieur des terres. Le parc a été ouvert au public après débroussaillage de quelques chemins en attendant son aménagement en jardin public. Un projet hôtelier et immobilier est à l’étude.

Mais c’est aujourd’hui un site dont l’avenir se cherche car sa constructibilité a été annulée par la justice administrative en 2020 en application de la loi Littoral.

Vous pouvez lire l’histoire de ce projet et des débats qu’il a suscités dans les chapitres suivants :

Achèvement de la revision du PLU

Rappel des épisodes précédents détaillés dans les chapitres antérieurs de notre dossier (voir plus loin)

La révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) en ce qui concerne le Moulinet, aurait dû, selon Ault Environnement, être l’occasion de protéger une zone naturelle, comprenant un espace boisé et constituant un corridor écologique sur le coteau sud du Moulinet. Cette protection irait dans le sens d’un respect de la loi Littoral au nom de laquelle la cour administrative d’appel a annulé en 2020 la possibilité de construire dans le parc du Moulinet qui avait été établie par le PLU de 2017.

Une proposition argumentée a été transmise par Ault Environnement à la mairie en février 2023. Cette proposition n’a pas été retenue par les élus lors du vote de la Communauté de Communes des Villes Sœurs (CCVS) le 11 avril 2023. Pourtant le maire, lors de notre rendez-vous du 28 février 2023, et l’investisseur hôtelier avec lequel nous en avons parlé le 22 avril 2023 ont affirmé être prêts à en discuter sur le terrain comme nous le proposions, ce qui ne s’est pas fait.

Puis, en raison de fortes réserves des services de l’État, la CCVS a revu sa copie en réduisant légèrement la zone d’habitat léger de loisirs pour qu’elle ne s’étende pas jusque sous le château. Elle a délibéré de nouveau le 5 décembre 2023, sans information ni concertation préalable.

La contestation d’Ault Environnement a conduit à une rencontre avec la CCVS, le maire et le Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard (SMBS-GLP) le 7 mars 2024.

Le seul acquis a été la proposition du SMBS-GLP de réduire la hauteur maximale des constructions de logements de 16 à 12 mètres (devenus 13 mètres dans sa proposition finale).

Par contre la CCVS a refusé la préservation d’un corridor écologique et d’un espace boisé demandée par Ault Environnement car elle ne voulait pas limiter le projet de construction de 40 petits chalets d’hébergement de loisir prévue par l’investisseur hôtelier.

La CCVS et le SMBS-GLP ont refusé de présenter une simulation visuelle des constructions envisagées, qui aurait permis aux aultois de se rendre compte de l’impact dans le paysage.

Ault Environnement a donc confié à des professionnels la réalisation d’une simulation dont les pouvoirs publics n’ont pas daigné discuter.

En l’absence d’information et de concertation publique depuis un an et, alors que l’enquête publique sur la modification du PLU devait commencer fin mai 2024, Ault Environnement a organisé une rencontre sur le sujet, le 21 avril 2024. L’enquête publique a été lancée le 23 mai.

Ault Environnement a diffusé le 18 juin dans les boîtes aux lettres un document d’information. C’est alors que la municipalité a réagi par un communiqué mettant en cause la position d’Ault Environnement et invitant les aultois à venir donner leur avis dans l’enquête publique en cours. C’était le 19 juin, à cinq jours de la fin de l’enquête publique. Cela a provoqué un afflux de dernière minute de soutiens écrits au projet du Moulinet, jugeant ce projet nécessaire, ce que ne conteste pas Ault Environnement. Ces avis favorables à la révision du PLU n’évoquaient pas la plupart du temps l’impact environnemental et paysager.

Ault Environnement a remis son avis définitif le 24 juin.

L’avis du commissaire enquêteur

Le commissaire enquêteur a remis son rapport et son avis favorable en juillet 2024 en tenant compte de promesses d’études environnementales complémentaires et de modifications immédiates ou futures du PLU que lui a faites la CCVS en juillet, après la clôture de l’enquête publique. La CCVS affichait ainsi une prise en compte de certaines critiques des services de l’État et d’Ault Environnement qu’elle refusait encore avant l’enquête publique.

Le commissaire enquêteur a préconisé l’inconstructibilité du coin nord-ouest du terrain de foot afin de respecter la limite de la zone proche du littoral au sens de la loi Littoral. Mais la CCVS a ensuite fait revenir le commissaire enquêteur sur cette position et lui a fait accepter, selon ce qu’elle affirme, qu’une baisse de la hauteur des constructions à cet endroit suffise pour respecter la loi Littoral. Ault Environnement est étonnée d’une telle tractation de dernière minute après la clôture de l’enquête publique où sont recueillis les avis sur un projet.

L’avis du commissaire enquêteur : (Document 1), (Documents 2)

Approbation de la révision du PLU par la CCVS, le 24 SEPTEMBRE 2024

Le conseil de la CCVS a délibéré le 24 septembre 2024 pour approuver définitivement la révision du PLU en y apportant quelques modifications listées en annexe de la délibération :

. des compléments de justifications de certains choix sur le programme de logements, sur le respect de la loi Littoral,

. des modifications de fond allant dans le sens des demandes d’Ault Environnement : la hauteur maximum des constructions baisse de 16 mètres à 13 mètres ; le bosquet central du coteau, refuge de chauves-souris protégées, est intégré dans la zone naturelle protégée ; un couloir de 15 mètres est exclu de la zone naturelle où sont admises des constructions de « cabanons » (habitat léger de loisir), une distance minimale des constructions sur le terrain de foot est fixée par rapport aux fonds de parcelles du quartier du Reposoir.

Le 24 septembre, Ault Environnement s’est réjouie de ces modifications, avant d’être déçue en découvrant les modifications effectivement faites dans les documents du PLU qui lui ont été communiqués le 7 octobre.

. Le bosquet n’est plus constructible mais il n’est pas protégé, ce qui n’interdit pas le déboisement. Il reste entouré de terrains constructibles, ce qui pourra provoquer le départ des chauves-souris, ce que ne nie pas la CCVS qui répond que des compensations pourront être envisagées.

. Le couloir naturel de 15 mètres décidé par la CCVS est très étroit et ne longe pas l’ensemble du coteau. Il ne constitue pas une coulée verte ou un corridor écologique.

. Aucune distance minimum des constructions par rapport aux fonds de parcelles du Reposoir n’est inscrite dans le règlement du PLU ni même dans les orientations d’aménagement (OAP), contrairement à la décision du conseil de la CCVS.

Ault Environnement a donc écrit le 21 octobre à la CCVS pour lui poser des questions et a interpellé le préfet le 24 octobre sur le respect de la loi Littoral.

La CCVS a répondu le 22 novembre.

Ault Environnement a réagi le 10 décembre.

Les craintes pour l’avenir du château et des projets hôtelier et immobilier

Fin septembre-début octobre 2024, le Petit Musée, le maire et une adjointe au maire ont orchestré une mobilisation pour sauver le château du Moulinet et dénoncer des recours juridiques qui seraient la cause des retards du projet du Moulinet. Ault Environnement a été visée directement ou indirectement.

Cette campagne, largement diffusée sur certains groupes Facebook, a été lancée par une pétition, appelée requête, initiée par l’association Ault Le Petit Musée à partir d’une fausse information qui a trompé les signataires. « Requête sur requête… frénésie de requête » serait la cause du retard et menacerait la sauvegarde du château. Le destinataire de la « requête » n’était pas désigné, mais d’après les informations obtenues par le Courrier Picard, Ault Environnement était visée.

Le 9 octobre, le maire a appelé Ault Environnement, via France 3, à faire preuve de responsabilité et à ne pas faire de recours contre la délibération du 24 septembre de la CCVS.

L’histoire jugera le procédé. Rappelons seulement que le PLU d’Ault adopté en juin 2017 a été annulé en 2020 par la cour administrative d’appel de Douai pour non-respect de la loi Littoral sur le site du Moulinet suite au recours d’un aultois. Ault Environnement avait déposé un recours en 2017 auprès du tribunal administratif de Rouen qui l’avait déboutée en 2019. Ault Environnement avait décidé de ne pas faire appel en espérant qu’un changement de municipalité interviendrait et que cela permettrait de revoir le projet du Moulinet. Marcel Le Moigne faisait alors partie des dirigeants d’Ault Environnement qui avaient décidé du recours et il était tête de liste pour l’élection municipale de 2020.

Une analyse des causes et des responsabilités des retards du projet du Moulinet serait intéressante pour éclairer les citoyens.

Rappelons simplement qu’après l’annulation du PLU en ce qui concerne le Moulinet, la révision demandée par la justice administrative n’a été engagée qu’un an et demi après, en juin 2022.

La révision a été arrêtée par le conseil de la CCVS le 11 avril 2023 pour être soumise à enquête publique pendant l’été 2023.

La CCVS a revu sa copie à la demande de l’État et arrêté de nouveau la révision du PLU le 5 décembre 2023, près de 8 mois après.

La CCVS a procédé à l’enquête publique fin mai 2024 soit près d’un an après la date prévue. Elle a approuvé définitivement la révision du PLU du Moulinet le 24 septembre 2024, soit près de quatre ans après son annulation.

Pendant tout ce temps, le Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, propriétaire du château et du parc depuis 2004 a attendu jusqu’au printemps 2024 pour condamner les accès aux beaux bâtiments annexes du château (ferme, …) et de l’ancienne colonie de vacances qui ont été largement vandalisés.

L’histoire enseigne que beaucoup de projets prennent du retard quand leur porteur n’a pas pris le temps d’une concertation détaillée et argumentée et quand il n’a pas cherché à trouver un terrain d’entente.

La suite en 2025

La suite du projet du Moulinet passe par la création d’une ZAC, Zone d’Aménagement Concerté, par la Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard  en remplacement de celle de 2010 frappée par l’illégalité de l’urbanisation dans la zone proche du rivage. Puis les investisseurs hôtelier et immobiliers déposeront des demandes de permis de construire. Par ailleurs le PLU d’Ault sera remplacé par un PLU intercommunal au cours de l’année 2025.

Ault Environnement qui n’a pas déposé de recours contre le PLU approuvé par la CCVS le 24 septembre malgré sa grande insatisfaction, sera attentive à chaque étape pour tenter de faire évoluer le projet dans un sens plus respectueux de l’environnement, du paysage, du patrimoine et de l’habitat voisin.

C’est la finalité d’Ault Environnement soutenue par nos 160 adhérents.

 

Mai-juin 2024, enquête publique sur la révision du PLU

Dans le cadre de l’enquête publique, Ault Environnement a distribué un tract expliquant ses remarques et ses objections sur le nouveau PLU, et incite la population à donner leur avis sur le registre en mairie :

 

Voici l’avis d’Ault Environnement sur le projet de révision du PLU pour le site du Moulinet soumis à enquête publique :

EN DÉTAIL

EN RÉSUMÉ

 

Avril 2024, tentative de dialogue sur la révision du PLU

Tentative d’Ault Environnement de relance d’un dialogue inexistant depuis février 2023

Lettre au maire 2 janvier 2024

Réception du dossier numérique de la révision du PLU du Moulinet

La CCVS a envoyé le 5 janvier 2024 ce dossier à Ault Environnement qui apprécie cet effort de transparence.

Premier avis d’Ault Environnement sur la révision du PLU arrêtée par la CCVS le 5 décembre 2023

Lettre à la CCVS 1° février 2024

Premier avis d’Ault Environnement sur la deuxième révision du PLU

Test d’insertion paysagère du projet immobilier sur le site du Moulinet

Ault Environnement a fait faire une simulation graphique des constructions projetées, les pouvoirs publics n’ayant pas donné satisfaction à notre demande de le faire pour éclairer les habitants :

Note explicative

Plan de repérage

Simulation 1 : Coupes indicatives sur la colline du Moulinet

Simulation 2 : Vue frontal

Lettre à la CCVS 23 février 2024

Réunion à la CCVS le 7 mars 2024

Cette réunion n’a pas permis d’obtenir d’avancées dans la protection de l’environnement et dans la modération de l’impact paysagé des constructions.

Notes de réunion

Réponse écrite de la CCVS

Aucun espoir de changement de position de la CCVS pour l’instant.

Lettre de la CCVS

Commentaires d’Ault Environnement

Réunion publique organisée par Ault-Environnement le 21 avril 2024

Bilan de la réunion

Le point sur la révision du PLU du site du Moulinet en décembre 2023

La Communauté de Communes des Villes Sœurs a délibéré le 5 décembre 2023 sur le projet de révision du PLU concernant le site du Moulinet. Elle l’avait déjà fait le 11 avril 2023 mais le projet a été modifié depuis pour, d’après le maire, tenir compte de « l’avis plus que mitigé de services de l’Etat, DDTM et DREAL ».

Le conseil de la CCVS a validé le 5 décembre un bilan de la concertation qui ne satisfait pas Ault Environnement car celle-ci a été minimaliste. Ce bilan est consultable dans le dossier tenu à la disposition du public en mairie. L’avis d’Ault Environnement remis le 14 février 2023 (voir plus loin), n’a pas été pris en compte malgré le début de concertation (resté sans suite) avec le maire d’Ault le 28 février 2023.

Le projet voté le 5 décembre n’a pas été mis à disposition du public en mairie au préalable contrairement à la règle. Il n’a pas été présenté au conseil municipal ni évoqué dans la lettre municipale d’octobre-novembre 2023. Ault Environnement a pu commencer à en prendre connaissance le 6 décembre. Dans le dossier, nous n’avons pas trouvé d’explications sur les modifications apportées, ni la liste des modifications ni leur motif.

D’après des informations orales, les principaux changements concernent :

. l’abandon de la possibilité de construire des habitats légers sur le coteau sous le château, ce qui va dans le sens des propositions d’Ault Environnement

. la limitation à 16 mètres de la hauteur des constructions sur le plateau, en plus de la règle de deux étages et un comble ou un attique au-dessus du rez-de-chaussée,

. l’intégration d’un minimum de 10% de logements locatifs sociaux sur le terrain de foot.

Rappelons de manière résumée les propositions et demandes d’Ault Environnement n’ayant pas obtenu satisfaction ni reçu de réponse argumentée :

. La protection de tous les espaces boisés (engagement municipal en 2017 suite à la demande d’Ault Environnement dans le cadre de l’enquête publique sur le projet de PLU).

. Le maintien en zone naturelle protégée d’un corridor écologique depuis le moulin de pierre jusqu’à la rue Saint-Pierre vers la campagne. Cela cantonnerait l’habitat léger de loisirs (dénommé cabanon mais ressemblant à un chalet) sur le haut du côteau.

. La présentation d’une image de l’impact visuel des constructions sur le plateau.

. La vérification de l’accessibilité du bas du parc voué à la construction d’une résidence séniors (forte dénivelée dans la zone 1AU).

. La suppression, dans le rapport de présentation de la révision du PLU, de la vocation de la zone du Moulinet à permettre le repli stratégique en raison de l’érosion côtière.

Précisons deux détails qui peuvent avoir leur importance :

. Si un chalet accueillant 4 à 6 personnes, sur un rez-de-chaussée plus comble, a environ 30 à 40 mètres carrés de surface au sol, le taux d’emprise maximum de 30% nécessiterait une parcelle de 100 à 135 m2. Les 40 chalets autorisés par le règlement et souhaités par l’investisseur hôtelier pourraient être créés sur moins d’un hectare au lieu de « miter » le paysage sur les 2 hectares de zone NL. Celle-ci devrait être cantonnée sur le haut du coteau, sous le nouveau quartier, au-delà de la limite de l’espace proche du rivage au sens de la loi Littoral. Ainsi ces habitats seraient séparés par une bande végétale du chemin de promenade qui traverse le parc du Moulinet et ce chemin ne leur servirait pas d’accès.

. La hauteur des constructions sur la zone UB du plateau (rez-de-chaussée plus deux étage et un comble ou un attique) correspond à celle de la zone UB de la zone dense de la commune, hors centre-ville. Cela pose la question de l’harmonie avec la zone pavillonnaire voisine et de l’impact dans le paysage vu depuis la valleuse du centre-bourg, ce qui nous avait conduits à demander une image de l’intégration paysagère future. Le nouveau projet de PLU ajoute une hauteur maximale de 16 mètres alors qu’un bâtiment de 2 étages au-dessus du rez-de-chaussée, plus combles, fait habituellement 11 à 12 mètres de hauteur.

Février 2023 : révision du Plan Local d’Urbanisme sur le site du Moulinet

Avis d’Ault Environnement sur les principes de la modification du Plan Local d’urbanisme d’Ault pour ce qui concerne le site du Moulinet (février 2023)

Les principes guidant la modification du PLU sur le parc du Moulinet ont été sommairement présentés à la population le 12 novembre 2022. Les plans très schématiques projetés ce jour là sont accessibles sur le site internet du SMBS-GLP. Un plan de masse du nouveau projet immobilier a été publié dans le compte-rendu du conseil de la CCVS du 27 septembre 2022 mais n’a pas été présenté au public le 12 novembre.
La révision du PLU est rendue nécessaire en raison de l’annulation des dispositions concernant le site du Moulinet par jugement de la Cour Administrative de Douai du 17 novembre 2020 et de la volonté communale de rendre possible le projet immobilier d’un groupement d’investisseurs.
Le jugement de la cour d’appel considérait que la surface et la densité des constructions envisagées ne respectait pas l’exigence d’extension limitée de l’urbanisation dans les espaces proches du rivage établie par la loi littoral (article L.121-13 du code de l’urbanisme). Il contestait aussi l’absence de prescriptions de préservation d’espèces végétales et animales remarquables repérées sur le site du Moulinet.
Ault Environnement a critiqué le projet de construction d’un nouveau quartier sur le parc du château du Moulinet quand elle a découvert en 2013 qu’il s’agissait d’y relocaliser l’ancien casino, actuelle salle des fêtes communale, et 80 maisons du front de mer concernés par un projet de démolition dans le cadre d’un repli stratégique face à l’érosion côtière, conçu par le SMBS-GLP, Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, en accord avec la municipalité de l’époque, avec l’encouragement de l’Etat, de la Région et du Département. Cette stratégie allait de pair avec un projet d’abandon ou de déconstruction des ouvrages de protection du littoral aultois inscrit dans la stratégie littorale élaborée en 2015.
Quand les pouvoirs publics ont semblé abandonner le projet de démolition du front de mer, Ault Environnement a reconnu l’intérêt d’un projet touristique sur le château et la ferme du Moulinet et de l’aménagement du parc pour son ouverture au public.
Lors de l’enquête publique sur le PLU, en janvier 2017, Ault Environnement a émis un avis auprès du commissaire enquêteur : « Ault Environnement rejoint les critiques de personnes publiques associées (la Mission Régionale d’Autorité Environnementale et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer) sur l’ampleur des terrains nouvellement ouverts à l’urbanisation sans justification liée à l’évolution démographique raisonnablement prévisible. La ZAC du Moulinet est un projet surdimensionné : construire 190 logements pour l’accueil d’une « nouvelle population » estimée à 500 personnes d’ici 2030 n’est pas réaliste ».
Ault Environnement a également dénoncé l’abandon ou la réduction de protections d’espaces boisés dans le parc.
Marthe Sueur, maire d’Ault, a alors écrit le 6 mars 2017 au commissaire enquêteur : « l’ensemble des espaces boisés du territoire communal seront tous repris en Espaces Boisés Classés (protection la plus forte), après avis de la commission des sites, et ce, dès la première révision du document » (pièce jointe 1).

 

. Au vu des éléments sur le projet d’investissement hôtelier présentés par la société MELT le 2 avril 2022 et du projet de zonage du PLU présenté le 12 novembre par la CCVS ;

. au vu de l’absence de précisions sur les hauteurs et les caractéristiques des constructions d’habitations malgré des demandes d’habitants le 2 avril et le 12 novembre ;

. au vu du plan de masse du nouveau projet présenté à l’assemblée de la CCVS le 27 septembre, L’association Ault Environnement émet un premier avis sur la révision du PLU.

Ault Environnement apprécie le beau projet touristique (hôtel et restaurant sauvegardant le patrimoine bâti du château, de ses dépendances et de la colonie de vacances, habitat léger de loisir) ainsi que le projet de résidence pour personnes âgées accolée au centre-bourg.

Elle apprécie l’abandon de la zone constructible rue du Moulin, sur l’espace boisé protégé dans l’ancien Plan d’Occupation des Sols et rasé début avril 2017, et la limitation des constructions sur le coteau.

Elle s’inquiète du nombre total de logements à construire : 120 logements sur le terrain de foot et ses abords, 40 habitats de loisirs (les cabanons), 30 à 40 logements dans la résidence senior, ce qui ferait 190 à 200 logements, autant que le projet initial qui a été remis en cause au regard de la loi littoral. N’est-ce pas préférable de construire moins d’habitat neuf et de miser plus sur la remise en état de l’habitat ancien de la commune et l’aménagement des annexes du château?

Elle rappelle l’engagement municipal de 2017 de protection de tous les espaces boisés (ci-joint proposition schématique dessinée sur le plan du POS).

Elle demande le maintien d’un corridor écologique du moulin de pierre jusqu’à la rue Saint-Pierre, vers la campagne (pièce jointe 2 : zonage général proposé sur vue aérienne, pièce jointe 3 : corridor visualisé sur photo panoramique, pièce jointe 4 : zone naturelle dessinée sur photo aérienne, pièce jointe 5 : zone naturelle dessinée sur plan de masse nouveau projet, pièce jointe 6 : proposition de modification du projet de zonage PLU, pièce jointe 7 : proposition de classement d’espaces boisés sur zonage POS).

Elle conteste donc l’étendue de la zone constructible pour de l’hébergement touristique léger (40 cabanons pas si légers que cela au vu des croquis et des photos d’exemples : pièce jointe 8) sur le coteau exposé au sud, y compris sous l’ancienne colonie et à la place d’un bosquet.

Elle exprime les souhaits suivants.

. L’impact visuel des constructions sur le plateau devrait être imagé avant validation des règles de construction.

. Aucune construction ne devrait être faite sous le château et la colonie pour garder une continuité végétale entre les bois et pour offrir une promenade nature sur la longueur du parc, du nord-ouest au sud-est, sur le chemin central qui ne doit servir à aucun véhicule. Les terrains devraient être inscrits en zone naturelle protégée.

. Le bosquet situé au milieu du coteau sud, au dessus des maisons de la rue Saint-Pierre, devrait être inscrit en espace boisé protégé dans le Plan Local d’Urbanisme. Une partie de ce bosquet, situé sur un talus en fond de parcelle de la rue Saint-Pierre, était un espace boisé classé dans le Plan d’Occupation des Sols. Il avait été déclassé dans le PLU par la municipalité précédente mais la maire, madame Sueur, s’était engagée par écrit à rétablir la protection lors de la première révision du PLU.

. La bande boisée située sur le talus jouxtant le lotissement du reposoir devrait être préservée, voire protégée au PLU. Elle est constitutive du paysage type de talus plantés qu’on trouve encore dans le paysage aultois, en petite quantité.

. Les cabanons à construire entre le bosquet et l’escalier Victor Hugo, à l’est du site, devraient être séparés du chemin de promenade par une bande végétale (ce chemin ne devrait pas donner accès à des cabanes).

. Des arbustes qui poussent spontanément sur le coteau devraient être conservés pour constituer des haies.

. L’accessibilité de la résidence séniors depuis le centre-bourg et depuis le parc devrait être précisée.

Ault environnement a repéré quelques plantes à préserver: fenouils le long du chemin central sur le coteau sud, potentille-faux-fraisier sur le chemin dans le bosquet central, cardère-cabaret des oiseaux près du parking du centre culturel, lierre sur les arbres des bois à protéger, iris fétide, jeunes fusains et prunelliers qui pourraient servir de base à des haies sur le coteau sud, jeunes ormes le long du chemin central du coteau sud, ronciers qui constituent des abris pour la biodiversité, jeunes merisiers sur le bord de la prairie nord, le long de la rue du Moulin.

Ont été observés des traces de lapins et un faucon crécerelle. Un chevreuil avait été croisé précédemment.

Ault Environnement préconise par ailleurs :

. Le maintien de chemins enherbés sur les allées de promenade : chemin central du coteau sud, allées dans les bois.

. Le retour à l’état de prairie calcaire du terrain du coteau sud, entre le château et le chemin central.

. Le pacage de moutons sur une partie du coteau sud à remettre en prairie, entre le chemin central et la rue Charles Bréhamet ainsi que sur une partie de la prairie nord sur le plateau qui surplombe la rue du Moulin

. Le maintien de certains ronciers au sud du chemin central du coteau sud.

. La suppression des grillages le long des allées du bois ouest.

. La création de mares, en particulier dans des points bas recevant les eaux de pluie : bosquet central du coteau sud, bas du coteau sud, au dessus de la rue Charles Bréhamet.

. La création d’espaces de repos, d’observation et de jeux : au dessus de la porte Bréhamet, à l’est, en conservant les quelques arbres qui s’y trouvent et en intégrant une mare, sur la plaine nord, point haut à l’ouest du château, et près de l’escalier Victor Hugo à l’extrémité sud-ouest du chemin central du coteau sud.

. La remise en place de l’ancien chemin qui montait du milieu de la rue du moulin vers le château, sur une ligne de moins forte pente (visible sur une ancienne photo aérienne).

 

 

Ault Environnement fait le point suite à sa réunion en mairie le 28 février 2023

Le maire était accompagné de l’adjoint à l’urbanisme et l’environnement et des services de la mairie, de la Communauté de Communes des Villes Soeurs et du Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard.

La CCVS responsable de l’urbanisme va délibérer le 14 mars sur le zonage et le règlement du PLU qui ont été annulés par la justice administrative dans le périmètre du Moulinet. Un projet de zonage avait été présenté au public le 12 novembre 2022 mais il n’avait pas été donné d’informations sur le règlement d’urbanisme (types, densité, hauteur… des constructions). Le 28 février, la représentante de la CCVS n’était pas en mesure de nous présenter le contenu des nouvelles dispositions qui vont être soumises au vote des élus communautaires. Nous avons appris que le plan du nouveau projet, assez détaillé quant à l’implantation des voies et des constructions, qui avait été intégré dans la délibération de la CCVS du 27 septembre 2022, n’était plus valable

Ault Environnement n’en sait donc pas beaucoup plus à propos du projet de quartier nouveau sur le plateau entre le lotissement du Reposoir et le nouveau centre culturel. Le maire attend les propositions des promoteurs Vinci Immobilier et Duval auxquels le SMBS-GLP a décidé le 30 juin 2022 d’accorder un contrat d’exclusivité. Rappelons que, le 1° avril, il avait été question de 90 logements et, le 12 novembre, de 120 logements dont 20% de logements locatifs à loyer modéré. Le SMBS-GLP nous a affirmé que le long du Reposoir seraient construites des maisons individuelles mitoyennes avec leur jardins derrière les jardins du Reposoir et qu’ailleurs la hauteur maximum serait ponctuellement de 2 étages au dessus du rez-de-chaussée.

Le plan de zonage présenté le 12 novembre et consultable sur le site internet du SMBS-GLP prévoit une zone d’habitat de loisirs dénommée NL sur toute la longueur du coteau, y compris sous le château. Pourtant le plan (très flou), présenté le 12 novembre, où sont localisées les constructions, appelées « cabanons » alors qu’elles ressemblent plus à des petit chalets, en fait apparaître uniquement sous le quartier nouveau, au nombre de 40. Nos interlocuteurs n’ont pas pu expliquer pourquoi la zone NL s’étendait aussi sous le château, ce qui donnerait la possibilité de construire beaucoup plus d’habitat de loisir que ce qui est annoncé. Le maire attend les propositions de l’investisseur hôtelier Melt pour cet habitat de loisirs.

Nous avons expliqué notre demande de réduire la zone d’habitat de loisir NL, d’une part pour ne pas autoriser de construction sous le château et sous l’ancienne colonie de vacances et d’autre part pour cantonner les chalets sur le haut du coteau afin de préserver un corridor écologique. Celui-ci serait une coulée verte suffisamment large offrant une continuité depuis le plateau agricole jusqu’à la falaise et permettant une promenade totalement piétonne dans la verdure de l’escalier Victor Hugo jusqu’à la rue Charles Bréhamet.

Il faut en effet éviter que la desserte motorisée des « cabanons » (transport de bagages, services de nettoyage et de sécurité) passe dans la promenade piétonne.

La réduction de la zone NL limiterait à environ 200 mètres carrés l’espace affecté à chacun des 40 « cabanons », ou réduirait le nombre de « cabanons » si l’hôtelier veut qu’ils soient plus espacés les uns des autres. A notre avis cela ne compromettrait pas le projet hôtelier. En effet l’investisseur avait dit le 2 avril qu’il fallait 53 chambres pour arriver à un équilibre d’exploitation. Or le projet présenté le 12 novembre comporte 11 chambres dans le château et 40 chambres dans la colonie de vacances.

Enfin, nous avons renouvelé la demande d’inscription de tous les boisements en Espace Boisé Protégé comme s’y était engagée publiquement la maire d’Ault le 6 mars 2017.

Nous constatons que malheureusement la CCVS va « arrêter le PLU » avant qu’on ne sache ce qu’il est envisagé de construire : densité, volumes constructibles, insertion des constructions projetées dans le paysage, prescriptions architecturales. Sans simulations préalables, le risque est grand que le PLU qui sera adopté autorise des constructions qui dévalorisent ce site exceptionnel. Certes, après la délibération de la CCVS prévue le 14 mars, viendra une consultation des personnes publiques puis une enquête publique ou chacun pourra s’exprimer. Mais, comme souvent, il sera trop tard pour obtenir des modifications significatives.

Nous avons demandé des précisions sur la localisation prévue pour la résidence seniors. Elle avait été envisagée sur les ateliers municipaux rue Charles Bréhamet. Sur les plans, elle semble être dans cette même rue à l’emplacement du central téléphonique qui n’est pourtant pas désaffecté. Les études en cours permettront de répondre.

Nous avons renouvelé notre demande de participer à la réflexion sur l’aménagement du parc public. Nous avons demandé d’avoir connaissance des diagnostics sur la flore et la faune et de pouvoir les comparer aux diagnostics déjà réalisés il y a une dizaine d’années et à nos propres observations. Nous souhaitons une concertation sur le traitement végétal et sur les équipements de loisirs de ce parc. Le maire nous a annoncé que l’aménagement du parc public communal sera fait en même temps que les projets hôtelier et immobilier, d’ici la fin du mandat municipal qui s’achève en 2026.

.Projet d’investissement hôtelier et immobilier – 2022

Un projet a été présenté au public le 2 avril 2022. (compte-rendu d’Ault Environnement) par le maire d’Ault et la société Meltgroup, investisseur hôtelier, qui a donné suite à l’appel à projet lancé au printemps 2017 par le SMBS-GLP  (articles La Gazetteet Courrier Picard, etle règlement de la consultation). Il s’agit de créer un hôtel-restaurant dans le château, des chambres dans le bâtiment de la colonie de vacances et de l’habitat léger de loisir. L’investisseur réfléchit aux activités qui pourraient être installées dans les bâtiments de la ferme. Pour équilibrer financièrement l’opération, il souhaite qu’il soit possible de construire environ 90 logements sur l’ancien terrain de foot situé à côté du parc. L’investisseur et son architecte, Christelle Gautreau, ont exprimé la volonté de concertation avec la population et fait appel à des idées sur l’affectation des locaux de l’ancienne ferme.

Une révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) est engagée par la Communauté de Communes des Villes Sœurs (CCVS) pour rétablir une certaine constructibilité du site et permettre la réalisation du projet à l’étude. Cela prendra plus d’une année.

Le maire a annoncé une nouvelle réunion publique en juillet 2022 sur le projet hôtelier et immobilier et une concertation à partir de septembre sur l’aménagement du futur parc public. Par ailleurs la révision du PLU fera l’objet de la concertation obligatoire et d’enquêtes publiques.

Histoire d’un projet d’aménagement lié à une nouvelle stratégie côtière

Le SMBS-GLP, après avoir acquis le terrain en 2004, a engagé des études préalables en 2005-2006.

Le conseil municipal d’Ault a délibéré le 28 novembre 2008 sur le développement d’un nouveau quartier et a confié le projet au SMBS-GLP qui a mené des études pré-opérationnelles en 2009-2011.

Le conseil municipal a établi le 28 avril 2010 les modalités de concertation préalable à la création d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté).

Un dossier de concertation a été mis à disposition du public pendant l’été 2010 (du 5 juillet au 31 août). Une réunion publique s’est tenue le 23 septembre 2010 et plusieurs ateliers ont eu lieu.

Le dossier de concertation  exprime les raisons d’urbaniser le Moulinet :

  • « Opportunité de développer la ville en zone côtière sécurisée »
  • « Le site n’est pas concerné par l’érosion dans les siècles à venir »
  • « L’implantation de logements et équipements à cet endroit bénéficiant de vues exceptionnelles, répond au besoin de renouvellement urbain de la zone côtière soumise à l’érosion »
  • « La population aultoise en diminution … s’en trouvera renforcée »
  • L’aménagement et la valorisation du Moulinet doivent « contribuer à renforcer l’attractivité du bourg d’Ault »
  • Le site sera « un espace ouvert à tous que les aultois pourront se réapproprier »
  • L’enjeu est de « construire le nouveau visage de la ville dans le Grand Site Baie de Somme », « Ault occupera la place de Porte Sud du Grand Site »

Les objectifs affichés étaient de construire:

  • 190 logements
  • « un équipement festif et culturel en remplacement de l’ancien casino menacé d’érosion »
  • « un pôle hôtelier avec restauration »
  • un parking pour « décongestionner les espaces les plus proches du rivage ».

Un bilan de la concertation a été publié en juin 2011. Il conclut : « la concertation … a montré l’intérêt et l’adhésion globale de la population pour le projet du Moulinet ». Mais la rénovation des espaces publics d’Ault, du front de mer et des accès à la plage « est perçue comme déterminante et complémentaire à l’opération du Moulinet pour sa réussite et pour que Ault se façonne une nouvelle image ». Il y a nécessité de redynamiser le centre-bourg. Il faut « finir de protéger la falaise en reliant Onival à Ault par une promenade en bord de mer qui recentrera la ville et la vie sur la mer ». A ces attentes, le SMBS-GLP répond : « la liaison Onival-Centre-bourg par le belvédère du Moulinet est une promenade attrayante faisant découvrir le patrimoine architectural et paysager en prenant de la hauteur et en ayant de vastes horizons sur mer ».

Des craintes ont été exprimées par la population: la grande quantité de logements (190), la préservation des arbres, le fait d’éloigner Ault de la mer, l’accès à la mer depuis le site, la préservation de l’authenticité d’Ault, la difficulté d’accéder à pied à ce site escarpé. La polyvalence de l’édifice de remplacement du casino, …

Le SMBS-GLP a répondu ainsi : « l’espace festif et culturel qui remplacera l’ancien casino sur le Moulinet est étudié pour offrir une certaine polyvalence ». « Le cheminement piéton de la porte Bréhamet est le fil rouge qui doit relier le Moulinet au centre-bourg et à la mer ». « Concernant la plage d’Ault, l’objectif est de démolir le casino une fois le nouvel espace festif et culturel construit sur le Moulinet, pour libérer le panorama sur les falaises » ; « Les espaces boisés seront conservés et gérés de façon à être embellis ».

Une étude d’impact sur l’environnement a été soumise à enquête publique en mai 2011. Nous n’avons pas le compte-rendu et l’avis du commissaire enquêteur. C’est un document important qu’il faudra respecter et actualiser lors des aménagements futurs. Le dossier « loi sur l’eau » réalisé en 2014 donne aussi des indications environnementales sur lesquelles il faudra s’appuyer.

Le conseil municipal d’Ault a approuvé la création de la ZAC le 9 septembre 2011 au vu des résultats de la concertation.

Débat public animé à partir de 2013

La phase de concertation en 2010 et 2011 ne semble pas avoir fait de vagues, même si, quand le SMBS-GLP parle du Moulinet, les aultois répondent souvent protection et valorisation préalable du bord de mer et du centre-bourg. La relocalisation prévue à l’intérieur des terres de maisons du front de mer et de l’ancien casino n’a fait sensation que quand la presse a révélé en 2013 le projet d’expropriation et de démolition de 80 maisons du front de mer pour une relocalisation au Moulinet. La mobilisation générale a alors été déclenchée et l’association Ault Environnement s’est engagée dans la bataille.

Les arguments principaux d’Ault Environnement sont :

  • Le lien de ce projet du Moulinet avec la volonté politique d’abandon des protections face à la mer et d’abandon de la vocation balnéaire du centre bourg (Rapport Interland )
  • La vocation de cette zone à accueillir les reconstructions nécessitées par le projet de démolition de 80 maisons et de l’ancien casino rénové en 2013, qui ne sont pourtant pas menacés par l’érosion côtière si les ouvrages de protection sont entretenus
  • Le respect de ce site naturel et des espaces boisés menacés par la forte densité de construction

Ault Environnement a organisé le 22 février 2013 (invitation) une réunion publique à propos de la menace de démolition de 80 maisons. Elle y a rappelé qu’elle n’est pas totalement opposée au projet du Moulinet mais ce qui est prioritaire, c’est l’aménagement de la plage et surtout de terminer la digue.

Ault Environnement a organisé le 29 mars 2013 en mairie un débat public où ont participé la maire d’Ault et le président du SMBS-GLP. Ce fut un dialogue de sourds.

L’invitation à la réunion publique d’Ault Environnement le 25 mai 2013 titrait : « Cette fois-ci, le péril ne pourra pas être attribué à l’érosion de la falaise mais à la seule volonté des décideurs qui ont choisi de privilégier le repli stratégique vers le quartier du Moulinet ».

En juillet 2013, Ault Environnement a saisi le tribunal administratif pour obtenir communication du rapport Interland et du compte-rendu du comité de pilotage qui a validé la stratégie de repli. Le tribunal lui a donné raison le 7 mai 2014. ( Courrier Picard 14 mai 2014)

L’association Ault Environnement a manifesté le 31 août 2013 lors de l’animation « Jardins en scène » organisée dans le parc du Moulinet où le SMBS-GLP présentait une exposition sur l’étude stratégique de développement communal et de gestion durable du trait de côte ( Courrier Picard 2.9.2013). Ault Environnement a diffusé un tract  où on lit : « Exigeons le moratoire…. Ce projet justifie-t-il l’abandon de notre digue ?… le site du Moulinet est exceptionnel. C’est le dernier site sauvage qui existe sur notre côte. » Puis elle a interpellé les élus du SMBS-GLP (L’Eclaireur 15 octobre 2013)

Le SMBS-GLP a délibéré le 3 février 2014 pour approuver le dossier de création et de réalisation de la ZAC. Un collectif « Oui au Moulinet » et l’association Ault Environnement ont manifesté ce jour là ( L’informateur 14.2.2014). Deux camps se sont affrontés sur ce projet à la veille de l’élection municipale.

Jean-Claude Buisine président du SMBS-GLP a déclaré, selon L’Eclaireur du 11 février 2014 :

« On ne va pas demander aux gens d’abandonner leurs maisons, mais certaines sont menacées indéniablement à 10, 20, 50 ans. La falaise a toujours reculé. Il nous faut prévoir l’avenir, même lointain. Le Moulinet représente un investissement de 10 millions d’euros. L’Etat pourra nous aider à financer la consolidation du trait de côte seulement si nous lui présentons un projet de repli ».

Bernard Motuelle, président d’Ault Environnement a déclaré selon le Courrier Picard du 15.2.2014 : « Faire passer ces décisions à 6 semaines des élections n’est pas correct ».

Ault Environnement a organisé le 22 février 2014 une réunion publique pour « faire connaître la vérité sur le projet du Moulinet » ( Courrier Picard 15 février 2014)

Dans un dernier tract avant l’élection municipale du 23 mars 2014, Marthe Sueur, maire sortant, écrit : « Dans l’année qui vient, les travaux du Moulinet démarreront. La réalisation de ce nouveau quartier permettra la construction d‘un nouvel hôtel dans le château existant puis d’une résidence de tourisme. La commune réalisera une nouvelle salle dédiée à la culture-spectacle, concert, cinéma… En partenariat avec des bailleurs publics, nous faciliterons la réalisation de logements locatifs pour tous.

Ce nouveau pôle créera une attractivité nouvelle pour notre bourg d’Ault et génèrera de nouveaux clients pour nos commerçants de centre-ville, des emplois pour les chômeurs de notre commune et des recettes fiscales nouvelles pour entreprendre des travaux d’amélioration du cadre de vie et d’entretien des ouvrages de défense contre la mer ».

Le conseil municipal a approuvé le dossier de réalisation le 5 mars 2014 ( Courrier Picard 8 mars 2014). Le projet comprend alors des logements, la rénovation du château et de la ferme qui deviendrait « la maison des paysages et de la falaise », les voiries, les espaces verts et les parkings ainsi que la construction d’un équipement culturel et festif. A une élue qui s’interrogeait sur la nécessité d’un tel équipement d’un coût prévisionnel de 2 100 000 € alors que la ville dispose de la salle du casino, la maire répondit que cette salle complètera parfaitement les équipements du Moulinet et notamment la maison des paysages et des falaises.

Dans sa délibération du 16 décembre 2014 sur le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) de la commune, le conseil municipal a précisé concernant le Moulinet : « Il serait important que la ZAC puisse permettre l’accueil des gens délogés par le risque des falaises ».

Engagement des travaux – 2016

Le 8 mars 2016, le SMBS-GLP a délibéré pour engager une première tranche de 2,2 millions d’euros de travaux de viabilisation des accès routiers et des réseaux dans le cadre d’un plan de phasage

L’Informateur en a rendu compte le 18 mars. Le directeur général du SMBS-GLP a affirmé : « Les travaux entrepris vont permettre à la commune d’Ault de réaliser son centre culturel et à nous de lancer un appel d’offre auprès des investisseurs … Bien évidemment, il y a toute la problématique du trait de côte avec des maisons qui seront rachetées par le fonds Barnier parce qu’elles sont exposées. On pourra proposer à ces habitants des logements ».

Ault Environnement décide alors d’organiser le 2 juillet 2016 un atelier public de travail. L’association, outre une information sur le projet, une description du site avec des photos, une présentation de l’étude d’impact sur l’environnement, voulait élaborer un avis à présenter aux responsables du projet en définissant ce qui paraît positif, ce sur quoi il y a opposition et les points de vigilance.

Le 4 novembre 2016, Ault Environnement demande au SMBS-GLP communication du programme de construction de logements auquel il est fait référence dans la délibération du 8 mars 2016 qui justifiait ainsi le lancement des travaux : « la concertation et un travail régulier avec les bailleurs, les investisseurs privés, les services publics en charge du suivi du logement des jeunes et des personnes âgées ont permis d’arrêter ce programme qui, pour être finalisé, n’attend plus que la réalisation des espaces publics ». Malgré la relance du 8 février 2017, le SMBS-GLP ne répondra pas. Son président, Emmanuel Maquet, rencontré lors de sa permanence de conseiller général, avouera qu’il n’y a pas de programme de logements défini et qu’il dépendra des intentions de l’investisseur touristique recherché.

Les travaux d’aménagement commencent en novembre 2016. La presse s’en fait l’écho ( L’Eclaireur 29.11.2016). Elle redonne la parole aux défenseurs et aux opposants au projet du Moulinet. Marthe Sueur maire « la ZAC du Moulinet n’est pas une stratégie pour détruire les habitations situées en zone à risque… Elle est une solution de repli maîtrisé au cas où. » L’association Ault Environnement : « Nous n’oublions pas une seconde que le Syndicat Mixte a fait du Moulinet une destination probable pour les personnes qui seront concernées par le repli stratégique décidé par l’Etat. Pour nous l’entretien du front de mer et de ses protections est davantage susceptible de contribuer au maintien de la qualité balnéaire de la commune que la construction de 190 maisons… »

Le plan d’aménagement d’ensemble est affiché à l’entrée du site.

Plan Local d’Urbanisme (PLU): avis d’Ault Environnement en janvier 2017 – épilogue en novembre 2020

Ault Environnement s’appuie sur des études environnementales officielles

 Lors de l’enquête publique sur le Plan Local d’Urbanisme en janvier-février 2017, Ault Environnement constate dans son rapport remis au commissaire enquêteur : « Le PLU supprime des protections d’espaces boisés classés ! » Nous n’avons pas trouvé d’arguments justifiant précisément la suppression de ces protections.

Dans le dossier soumis à l’avis de la commission des sites et paysages, on peut lire page 7 :

  • «  il convient de maintenir, sur le territoire d’Ault, tous les boisements, bosquets, bandes boisées, friches buissonnantes en l’état de boisement et tous les talus et versants raides des vallées sèches ou des talweg pour :
  • préserver la qualité des eaux de surface et des eaux qui parviennent au littoral, afin de préserver les conditions de vie aquatiques ;
  • maintenir et développer les réseau de haies et de bandes boisées qui constituent des corridors biologiques, des refuges, des habitats pour l’entomofaune (réserve alimentaire) … »

On lit aussi page 11 : « le coteau du Moulinet est souligné dans sa périphérie par une végétation arborée et arbustive spontanée en pied de versant. Celle-ci met en valeur la colline et sa traversée à travers la roche. »

Dans l’évaluation environnementale du PLU, il est écrit page 45 : « il convient de maintenir sur le territoire d’Ault tous les boisements, bosquets, bandes boisées en l’état de boisement, les friches buissonnantes en l’état d’espace naturel et d’afficher en fonction des justifications un statut d’Espace Boisé Classé L 130-1, une protection L 123-1-5 III 2° sur les haies, talus, et sur les versants raides des vallées sèches ou des talwegs ». Elle poursuit page 47 (6.4) :  « les bosquets du coteau du Moulinet ou du bois d’Ault jouent un rôle plus restreint en tant qu’habitat naturel et un faible rôle pour la gestion des ruissellements. Ils peuvent constituer des relais sur le rebord du plateau dépourvu d’éléments naturels boisés. Leurs positions et leurs dimensions permettent de les associer au corridor biologique qui mérite d’être conforté sur le rebord du plateau, face à la plaine maritime. »

Malgré ces recommandations, le PLU supprime des espaces boisés classés ou en réduit la protection :

  • la haie de la rue du Moulin le long du parc du Moulinet n’est plus classée sous prétexte que cet espace boisé « n’est plus significatif dû à l’élargissement de la voirie » ; cet argument est incompréhensible, la voirie n’ayant pas été modifiée  (le Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard y envisage des constructions)
  • le bois situé au sud-est du château du Moulinet sur le plateau, change de classement sans aucun motif , avec pour seule information : « Les autres espaces boisés sont repris au titre du L123.1.5-III-2 de façon à être intégrés au projet de ZAC ». (le SMBSGLP ou la commune envisagent-t-ils de le rendre constructible ?) Il est étonnant de constater qu’un projet de ZAC est en soi un motif pour réduire la protection d’un espace boisé sans aucun élément de diagnostic sur la qualité du boisement et sa situation dans le paysage ! On peut même lire avec étonnement dans l’évaluation environnementale page 52 : « coteau du Moulinet : pas d’avis d’Octobre Environnement (le bureau d’étude) car espace déjà concerné par remaniement « ZAC du Moulinet » !
  • une bande boisée en dessous du bois accolé au château n’est plus classée alors que page 37 de l’évaluation environnementale il est écrit : « sans protection au plan de zonage, les haies et talus pourraient être détruits alors qu’ils jouent un rôle écologique ». « L’autorité environnementale recommande d’identifier le haies et talus particulièrement utiles à la fonctionnalité des corridors écologiques et à la biodiversité et d’assurer leur protection dans le PLU ».
  • la partie du bois ouest du Moulinet où se trouvait une allée qui deviendra une rue du nouveau quartier du Moulinet n’est plus classée.

Un élément remarquable de la biodiversité doit être protégé

La cuscute du thym repérée dans le parc du Moulinet se trouve dans une zone UB constructible sans prescription de préservation. L’évaluation environnementale du PLU écrit pages 35 et 36 : « Le plan de la ZAC semble pouvoir préserver » cette plante mais « il apparaît une incohérence entre le PLU et un élément remarquable de la biodiversité ». « Nous suggérons à la commune » soit le classement en N soit une inscription au titre des articles L 151-19 et 23 du code de l’urbanisme.

L’autorité environnementale recommande de prendre en compte cette conclusion.

Une urbanisation jugée surdimensionnée

Ault Environnement rejoint les critiques de « personnes publiques associées » consultés sur le projet de PLU. L’ampleur des terrains nouvellement ouverts à l’urbanisation est sans justification liée à l’évolution démographique raisonnablement prévisible. La ZAC du Moulinet est un projet surdimensionné : construire 190 logements pour l’accueil d’une « nouvelle population » estimée à 500 personnes d’ici 2030 n’est pas réaliste.

Selon l’avis de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer), « les besoins en logement de la commune, à l’horizon 2030 sont, à la vue de la dynamique des territoires de l’ouest du département de la Somme, de l’ordre de 50 logements et représentent un gain de population de 50 habitants »

L’absence dans le dossier d’enquête publique du programme de logements prévu par la SMBSGLP dans la ZAC du Moulinet auquel il est fait référence dans une délibération de ce syndicat en date du 8 mars 2016, ne permet pas de savoir si sa stratégie est de développer les résidences de tourisme et les résidences secondaires, ce qui mériterait débat avant d’être entériné et traduit dans les espaces à réserver à la construction.

En l’état des informations rendues publiques, il est légitime de s’interroger sur la perspective de construction de 190 logements au Moulinet alors que les terrains non bâtis interstitiels (dents creuses) et les logements à l’abandon sont nombreux dans la commune.

En 2013 l’INSEE évalue à 225 le nombre de logements vacants ce qui représente 10,2 % du parc de logements.

Par ailleurs l’autorité environnementale recommande « de justifier pourquoi le comblement des dents creuses ne suffirait pas à répondre aux besoins, volontaristes, d’accroissement de la population » (le projet communal prévoyant d’urbaniser 68 dents creuses en plus de la construction des 190 logements neufs au Moulinet) »

Remise en cause, remise en jeu du PLU

Cet avis d’Ault Environnement sur le PLU n’a eu qu’une conséquence, l’engagement écrit en date du 6 mars 2017 de madame le maire de remettre en place les protections des espaces boisés dès la prochaine révision du PLU. Il aurait été plus simple de ne pas supprimer ces protections. Le commissaire enquêteur s’est satisfait de cette promesse. Moins d’un mois plus tard, une partie des espaces boisés protégés étaient rasés.

Des recours en tribunal administratif ont été déposés par Ault Environnement et quelques contribuables aultois. Le tribunal administratif de Rouen les a déboutés. Mais un particulier qui a fait appel du jugement a obtenu gain de cause et a obtenu le 17 novembre 2020 l’annulation de la constructibilité du parc du Moulinet en s’appuyant sur la loi Littoral qui protège les côtes des excès de l’urbanisation. Le jugement a invalidé un projet d’aménagement à l’étude depuis 15 ans et déjà validé par la procédure d’urbanisme de la ZAC il y a 10 ans et, qui plus est, en cours de réalisation.

La révision du PLU engagée en 2022 par la CCVS (Communauté de Communes des Villes Sœurs) pour débloquer le projet du Moulinet sera l’occasion de la remise à plat des enjeux d’urbanisme, d’environnement et de développement local.

Déboisement, défrichement, avril 2017

Le samedi 1° avril 2017, les aultois découvrent avec stupeur sur le site du Moulinet une énorme machine qui broie bruyamment les buissons et de nombreux arbres, y compris un alignement d’arbres le long de la rue du Moulin qui était encore protégé dans le Plan d’Occupation des Sols (communiqué de presse) (courrier picard). Ault Environnement contacte la mairie qui dit ne pas être au courant, demande à la gendarmerie de vérifier s’il y a une autorisation pour de tels travaux et interpelle les services de l’Etat. En ce printemps, de nombreux animaux sauvages se réfugient sur le terrain de foot voisin.

Ault Environnement réalise un dossierdénonçant l’illégalité du défrichement et le non respecte des prescriptions environnementales.

En Août, l’assemblée générale d’Ault Environnement décide de porter plainte contre X pour déboisement illégal. L’affaire a été confiée à un juge d’instruction dont on attend des nouvelles.

 

Volonté d’Ault Environnement de faire des propositions – 2017

Le samedi 8 avril 2017, Ault Environnement tient une matinée de travail sur le projet d’aménagement du Moulinet pour définir une position :

  • Accord pour un hôtel et un restaurant dans les locaux existants
  • Demande d’en savoir davantage sur la résidence de tourisme, sur le programme de logements et sur les intentions d’aménagement du parc
  • Proposition de structures d’accueil pour les promeneurs, les randonneurs, les classes de mer : aire de pique-nique, salle hors sac, …

En 2022, Ault Environnement va reprendre la réflexion et organiser des débats sur l’aménagement du parc public du Moulinet pour être actif dans le dialogue attendu de la municipalité, avec le souhait que cessent les vieilles méthodes de concertation et de transparence limitées.

Construction d’un centre culturel – 2019-2020

Ault Environnement s’est gardé de s’exprimer sur l’opportunité de la construction de cet équipement sur le site du Moulinet, même si les propos contradictoires des décideurs sur la vocation de cet équipement à remplacer ou pas l’ancien casino pouvait agacer. Pourtant la limitation du réchauffement climatique doit amener les associations environnementales à dénoncer les grands projets inutiles qui sont producteurs de gaz à effet de serre lors de leur construction puis lors de leur fonctionnement.

Ault Environnement a découvert dans le permis de construire déposé en 2018 que la haie champêtre couronnant le talus le long des rues du Moulin et de Paris devait être supprimée et pas reconstituée. Par ailleurs l’accès des personnes à mobilité réduite n’était prévu que pour les personnes arrivant en voiture sur le parking. Un trottoir était prévu le long de la parcelle à construire mais n’allait pas plus loin.

Après un recours gracieux auprès du maire le 1° septembre 2018, resté sans résultat, un recours a été déposé contre le permis de construire auprès du tribunal administratif (raisons du recours, communiqué de presse, articles  Courrier Picard du 27.02.2019). Puis des tentatives de dialogue avec le nouveau président du SMBS-GLP, Stéphane Haussoulier, ont permis de se parler poliment. Elles ont conduit à une révision de l’accès piétons et à un aménagement pour les piétons sur la rue du Moulin dépourvue de trottoir le long du parc du moulinet. Mais aucun dialogue n’a été possible sur la demande de reconstitution d’une haie champêtre après sa destruction.

Le 12 septembre 2019, lors de la pose de la première pierre du centre culturel, Ault Environnement a manifesté et diffusé un tract « Non au défrichement des espaces boisés du parc du Moulinet ». L’association a été interdite d’accès au chantier puis tolérée sans tracts. Elle a entendu un enchainement de discours contradictoires, le député et le sénateur félicitant la commune d’avoir le courage d’amorcer le repli stratégique en construisant un équipement en remplacement de l’ancien casino, et la maire assurant que l’ancien casino ne disparaîtrait pas contrairement à ce que disent les mauvaises langues (Eclaireur 17.9.2019 .

Après l’élection municipale de 2020, Ault Environnement a espéré être écouté par la nouvelle municipalité et a fait le pari qu’elle pourrait influer sur les choix d’aménagement du SMBS-GLP. Le recours en justice a été retiré et des propositions concrètes ont été faites par Ault Environnement pour replanter des haies champêtres, mais elles sont restées sans réponse. La suite donnée fut la construction par le SMBS-GLP d’énormes murs inutiles en béton, en lieu et place de talus et de haies. Encore un petit coup de pouce au réchauffement climatique, un gaspillage d’argent public et une image qui ne correspond pas à la réalité aultoise.